Mobilité et pouvoir : la voiture source de pouvoir
Mobilité et pouvoir vont de pair. Avant « l’ère de l’automobile », les puissants voyagent, se représentent et règnent avec des chevaux et de magnifiques chars. Dans l’Antiquité tardive et au début du Moyen Âge, ils se font enterrer avec leurs montures sous forme de « sacrifices de chevaux » et leurs sceaux les représentent à cheval, en armure, souvent avec une arme en position d’attaque, le cheval se déplaçant de manière dynamique vers l’avant.
Après la Première Guerre mondiale, les puissants s’affichent de plus en plus souvent au volant de grosses voitures. Les voitures des chefs de gouvernement symbolisent la puissance et la dignité d’un État. Elles sont synonyme de prestige et représentent la modernité.
Mercedes-Benz utilise ce prestige pour ses modèles haut de gamme et développe un quasi-monopole en tant que marque des puissants. La Mercedes 300 présentée en 1951 entre dans l’histoire allemande avec le chancelier Konrad Adenauer (1876-1967/1949-1963). Il s’agit de la première voiture de luxe allemande après la guerre. Avec le numéro un politique, la 300 devient le numéro un automobile ; les photos dans les films et la presse diffusent ce message sous forme de publicité gratuite. Pendant des décennies, la Classe S de Mercedes devient la voiture officielle de la politique allemande et, dans une large mesure, de la politique internationale. Ce n’est qu’avec l’ère du chancelier Gerhard Schröder (1998-2005) que le monopole de Mercedes sur les voitures d’État des chanceliers prend fin.