L’industrie automobile, une bénédiction dans la crise du charbon et de l’acier
Plus de 40 000 emplois dépendent aujourd’hui de l’industrie automobile en Sarre. Nulle part ailleurs, la dépendance à l’égard de la voiture n’est aussi marquée et la décarbonisation visée représente un tel défi existentiel.
L’industrie sidérurgique établit très tôt des liens avec l’industrie automobile. Ainsi, dès les années 1920, l’usine sidérurgique Röchling fabrique des ressorts pour Opel à Rüsselsheim. Après 1945, la France veille à ce que les entreprises soient délocalisées de la zone d’occupation française vers la Sarre. Ces entreprises produisent pour les constructeurs automobiles français.
Entre 1965 et 1973, de nombreux sous-traitants automobiles s’installent en Sarre, comme ZF. La décision de Ford d’implanter une usine à Sarrelouis en 1965 agit comme un aimant. La Sarre connaît ainsi une évolution typique du changement structurel dans les régions minières. Elle marque des points grâce à sa situation géographique, au cœur de la Communauté économique européenne (CEE), et à ses employés habitués au travail posté.
L’implantation de l’industrie automobile est considérée à l’époque comme une recette efficace pour atténuer la crise minière et, à partir de 1975, la disparition des usines sidérurgiques. Des entreprises comme Ford et plus tard ZF compensent les pertes d’emplois. En 1983, la construction automobile devient le secteur le plus important de la Sarre en termes de chiffre d’affaires.
Aujourd’hui, la branche automobile se dirige vers une nouvelle crise, avec la fin de Ford-Saarlouis, ce sont bien plus de 5 000 emplois qui disparaissent d’un coup.