La documentation précoce du street art et des graffitis

Au début du street art et du graffiti, jusque dans les années 1950 et 1960, il y a des pionniers et pionnières isolé.e.s, d’abord inconnu.e.s, avant que ce mouvement artistique ne s’ouvre vers 1980 à un cercle mondial de personnes intéressées. La question de la valeur des œuvres créées par les artistes anonymes est tout aussi présente que le reproche fait à ces œuvres de ne pas être de l’art. Le débat est alimenté lorsqu’en 1949, les membres du groupe d’artistes « Affichistes » déclarent officiellement que les affiches arrachées illégalement dans la rue sont de l’art.

Brassaï est le premier à documenter le graffiti et le street art. Dès 1933 (!), il photographie des graffitis et des peintures illégales à Paris et les présente à un public restreint et trié sur le volet. Vers 1960, Brassaï réussit à lui seul à ce que ses photos de graffitis anonymes soient exposées dans des musées, imprimées dans des livres illustrés et des magazines grand public. Vers 1960, le poète français populaire Jacques Prévert multiplie les photos de Brassaï sur les couvertures de ses livres et écrit des lignes d’introduction dans le style de slogans graffiti.

À partir du milieu des années 1960, de manière indépendante des deux côtés de l’Atlantique, le street art et les graffitis ne sont plus créés anonymement dans la rue. À cette époque, des artistes comme le poète jazz Ted Joans à New York ou Guy Debord à Paris revendiquent a posteriori la paternité de graffitis anonymes connus des années 1950.

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